nos pieds se sont frolés .

Voilà ce que l'on pourrait dire de ce qui passé ce matin, je me suis retrouvé en face de "mon malabar" a une vitesse folle.

On se connais virtuellement depuis fin 2007 / début 2008, on s'est lu et on s'est vu grandir .. du moins peut-etre pas grandir mais évoluer, prendre un chemin, hésiter et continuer la route.

Nos longues conversations sur tout et sur rien, on a tuer des heures et des heures d'ennuis face a face par ecran interposé, on a jouer a qui fera fantasmer l'autre le plus, on a fait monter la bête aussi, mais l'essentiel a toujoursété dans le rapport humain, dans le dialogue, le délire .. Non on n'est pas des potes de branle, aussi virtuel que l'on soit, on est devenu des amis au fil du temps, ceux avec lesquelles on peu avoir de long silence pouvant durer de long mois et qui semble se retrouver comme au premier jours aprés.

Entre le moment ou j'ai appris qu'il était sur Lille et celui ou mon pied a touché le sien .. quelques heures a peine. Reussir à croiser sa route de la gare a son boulot, comme dans un mouchoir de poche avait quelques chose de très excitant et de très exaltant, se dire que je vais pouvoir étre juste à coté de lui, le voir pour une fois en vrai, sans écran déformant entre nous. Evidemment mon coeur a battu fort dans cette gare, me demandant si j'allais le louper, et si je reussirai a le voir qu'est ce que je ferais ?

j'ai attendu, essayant de trouver dans quel train et sur quelle voie il pouvait bien arriver et puis en tournant la tête je l'ai vu non loin de moi, marchant et s'échappant déjà vers la bouche du métro, mon coeur battait toujours alors je l'ai suivi a distance, comme si j'avais envie encore de ne pas confronter nos réalités tangibles, de me dire qu'il était toujours comme insaisissable, je l'ai observé de loin pendant qu'il acheté un ticket de métro, me disant qu'il croiserai sans doute mon regard et que l'on en resterais la.
Puis son regard a croiser le mien, nos pas nous ont rapprochés l'un de l'autre nos mains se sont sérés, nos joues se sont entrechoqués, j'ai décidé de faire une station de métro avec lui face a face histoire de pouvoir véritablement prendre son visage en mémoire.. du coup je l'ai peut-etre toisé, observé plus qu'il n'aurait fallu mais ca me faisait enormement plaisir de le savoir là aprés toutes ces années de virtualité.

nos conversations furent brèves et sans grandes profondeur mais les conversations profondes on avait déjà donnés.

Le bout de mon pied s'est collé au sien quelques secondes et puis aprés une poignée de main finale j'ai repris ma route.

le vent m'a poussé non loin de chez moi, une drôle de force m'a emmener la ou elle voulait que je sois, je n'ai rien controlé, comme une ombre, une vapeur, je me suis engoufré sur les rails, frolant à peine la banquette.
Comme un appel, quelque chose qui semblait venir de loin, je me suis laisser glisser sur la route, plus de pieds touchant l'asphalte, plus de regards aux alentours juste une sentation d'être attendu, d'être rêvé.
Se trouver en face de la porte d'un immeuble, laisser les doigts taper un code, et puis monter dans l'ascenseur, attendre un temps interminable qu'il veuille bien arriver a destination, que la porte s'ouvre et s'engouffrer dans le couloir puis dans un appartement laisser la porte se refermer derrière soi. Sentir ses vétements disparaitre un à un, se retrouver nu comme un vers, nu comme un souffle, se glisser dans la chambre noir et savoir que quelqu'un dans les draps nous attend, nous appele .

S'évaporer en dessous des draps, et dans le noir le plus profond retrouver une peau familière, une odeur apaissante et une chaleur excitante. Se laisser capturer, inhaller, entourer, passer sur des lèvres, une peau, un corps, un sexe, et se retrouver prisionnier d'un désir, sentir s'entrouvrir sous la pression d'une langue toute l'essence de soi. Laisser entrer en soi le désir dressé, le totem voulu, le laisser pénetrer un peu, beaucoup, passionnement, a la folie et puis aprés l'explosion plus du tout.
S'etendre, se reposer un peu, laisser les occupations vagabonder et s'échanger et remettre le totem d'applomb, lui laisser le champ libre pour un retour en force, sentir qu'il se glisse au fond de soi, encore et encore, avoir mal un peu, comme une chaleur,  qui augmente, un pic en soi, entre douleur et plaisir mais une irrépressible envie de se faire emplir à nouveau.

Et puis comprendre en repartant que même une ombre peut avoir mal !

La semaine tampon a commencé ...